Je m'en irai
Je m’en irai…
J’en ai assez fait. J’ai joué pour toi depuis le matin
Je n’ai point bougé de là, pour te prouver encore ma constance
J’ai joué des mélodies douces, celles qui habillent les films de romance
J’ai épuisé ces répertoires pour que tu saches ce qui m’atteint
Mes doigts, pâles et fébriles, ont d’abord tremblé
Au contact de ce clavier froid et poussiéreux
Avant de pianoter avec un peu plus de sérieux
Des notes dont la solitude m’était familière d’emblée...
Tu n’es jamais là, alors je m’occupe en t’attendant.
Voilà les plaisirs dans lesquels mon âme fidèle aime à se distraire,
Pour faire oublier à mes yeux larmoyants tes départs discrets…
Les murs sont gris. L' abri est triste. Mais j’y veille cependant...
Et pour ne pas laisser davantage de place à la mélancolie
Je suis sortie du lit en tenue d’ Eve, telle que tu m’as laissée,
Me présenter défaite à tes meubles... telle que tu m’as blessée !
L’ allure toujours aussi docile, mais le cœur vibrant de colère…
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