La voie du silence
La voie du silence
Hé ! Je le vois revenir, l'étrange voyageur,
Mené par ses pensées, toujours songeur.
Mais va-t-il s'expliquer cette fois,
L'homme qui marche sans foi ni loi.
Il s'arrête devant moi et me regarde ;
D'un geste brusque voilà qu'il m'écarte.
Où va-t-il donc toujours aussi pressé,
Indifférent à tout, le cou haut dressé !
Cette mallette dans la main droite,
Si lourde à porter, on dirait qu'il boite.
Il pleut ; alors il crie là-bas à quiconque l'écoute
Qu'il méprise le nuage qui lui crache ces gouttes.
Personne ne lui répond mais ça lui est bien égal ;
Il poursuit sa route jusqu'à la colline qu'il dévale.
Quelque chose l'interpelle : moi ! Je l'ai suivi.
Il me scrute pour savoir si je peux lui survivre.
J'affronte son regard et lui dit qu'on verra ;
Demain ne meurt jamais, un jour on saura.
Il sourit et continue son aventure vers l'inconnu.
Il pense posséder le droit d'arbitrage de l'ONU ;
De temps en temps il chante quelques hymnes,
Mais au grand jamais il ne révèle ce qui l'anime !
Il est véritablement une curiosité humaine ;
Autant d'énergie pour une marche si vaine ?
Ah ! La cadence a changé, son pas est plus lent.
Il est plus vieux ; on a marché si longtemps !
Dans ses yeux la flamme va bientôt s'éteindre :
C'est l'image que son esprit refusait de peindre ;
Ainsi il allait, ici et là, loin des autres, par peur
Que quelqu'un le découvre pendant qu'il meurt…
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