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Yanfanté

 

 

Yanfanté

 

 

Jody regarde par la fenêtre. Elle n’est pas seule.

L’air rêveur ; elle veut tout oublier de lui.

Son regard se perd entre les gouttes de pluie,

Qui achèvent violemment leur chute contre le sol.

 

Elle se souvient, et esquisse un tendre sourire.

Ses paupières se ferment lentement dans le silence de la nuit.

Elle s’imagine que demain son humeur se sera évanouie.

Elle l’envisage. Se ravise. Puis pousse un long soupire…

 

Jody observe son reflet dans la vitre.

Par une jolie lumière d’ambiance rendue par les bougies,

Elle joue à se séduire. Se trouve belle. Ridicule aussi ; elle en rougit.

Jody danse avec son ombre. Elle se sent vivre…

 

Son heure est proche ; elle le sent. Elle le sait.

Elle s’arrête un instant, pour contempler les objets dans la pièce.

Se saisit d’un couteau de collection, dont la lame est longue et épaisse.

Jody ne doute plus. Cette arme fera l’affaire.

 

Elle porte alors l’objet jusqu’au chevet du lit,

Avec les soins dignes du sacrifice qu’elle s’apprête à commettre.

Maîtrisant l’étrange excitation qu’elle s’empresse de reconnaitre,

Jody se déshabille, et s’assied près de son amie, Julie.

 

Elle se sent investie d’un pouvoir qui la transcende.

Le spectacle qu’elle a sous les yeux l’amuse quelque peu :

Cette jolie rousse blottie contre son homme : le portrait est pieux.

Jody caresse ses cheveux. Ils sont beaux et sentent la lavande.

 

La procession est méticuleuse. Les amants sont là, étendus.

Jody les fixe intensément. La pluie redouble d’intensité dehors.

Jody se tourmente encore un peu devant l’ennemie qui dort.

Le pouls de Julie est faible. Son cou tiède. Ses muscles détendus.

 

Une fois la pointe de la lame dans le creux de son cou,

Jody saisit Julie par la nuque, la sortant brutalement de son somme.

Grondements bruyants et éclairs vifs déchirent le ciel sombre !

Jody est calme. Julie, épouvantée. Elle comprend tout à coup…

 

Les deux femmes se regardent. Sans cri, ni murmure.

Julie lui caresse la cuisse comme pour la raisonner, puis l’agrippe.

Plus aucun dialogue ne sera possible ; nul besoin qu’elle s’agite.

Julie se rend : l’amour qui la sublimait était une traitresse armure… 



21/02/2011
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